Le Devoir publie ce matin 5 janvier mon analyse du débat sur le programme éthique et culture religieuse. On peut le lire à l’adresse suivante:
Le Devoir publie ce matin 5 janvier mon analyse du débat sur le programme éthique et culture religieuse. On peut le lire à l’adresse suivante:
Ce cours a toujours fait l’objet de protestations…
Peu importe la formule, il s’agit de renseigner les jeunes sur les fondements des croyances ou pensées qui consituent encore de nos jours les fondements permettant de comprendre les comportements des peuples.
Ne pas enseigner les fondemetns de l’Islam ou du Christanisme me semble une grave erreur. Au même titre que les fondements de la science moderne et post-moderne, les élèves du Québec ont le droit de comprendre et de saisir les fondements des pensées.
Peut-être que l’on devrait aussi questionner le fait que les cegeps n’ont pas encore fait le saut vers la post-modernité…
Le cours d’éthique et culture religieuse… un débat qui existe dans notre société depuis déjà tant d’années. Pourquoi ? Je dirais due à une incompréhension de ses objectifs, à son nom qui peut être effrayant pour les défenseurs de la laïcité ou bien d’un manque de discussion entre les élèves et leurs parents sur ce qui est réellement abordé dans ce cours…
Face à votre article sur ce débat, je vous partage mon opinion. Aujourd’hui, ce cours a été radié du programme scolaire. La décision a été prise sur le terrain politique, comme vous l’aviez suggéré. Par contre, je me questionne : la décision est-elle vraiment celle qui devait être prise ? Le gouvernement avait-il tous les informations nécessaires pour en arriver à ce choix ? As-t-il simplement retiré ce cours pour faire taire une minorité qui demandait son retrait ? Nous ne le serons probablement jamais. La date de cette décision ira s’ajouter à celles des autres concernant tous les changements que nous ne cessons d’apporter à notre système scolaire depuis des décennies.
Ce petit texte ne vise pas à dire si la situation du gouvernement était bonne ou non. Je veux simplement partager mon expérience avec ce cours en tant qu’élève qui a cheminé grâce à lui et en tant qu’étudiante universitaire qui a choisi comme voix l’enseignement du cours d’éthique et culture religieuse. Il va de soi que j’ai dû revoir mon choix de carrière après l’annonce du gouvernement Legault en 2019… En somme, ce cours ne visait qu’à agrandir l’horizon des élèves. Il montrait la beauté de la multi culturalité, oui celle religieuse, mais également celle humaine, culturelle et personnelle. La vie est une continuité de choix que nous devons faire, et parfois, même avec la panoplie de théories que nous apprenons en français et en mathématique ou encore en histoire, ces choix sont difficiles à prendre. Nous devons les prendre selon notre cœur et ce que nous croyons juste, c’est ce qu’on appelle l’éthique. Il s’agissait justement de la visée de ce cours ; Apprendre aux élèves que parfois une décision nous semble impossible à prendre, mais qu’en analysant la situation avec jugement, nous serons capables de choisir ce qui est bien.
L’école est un lieu d’apprentissage, de socialisation, de développement personnel et de collaboration, c’est de notre devoir de s’assurer que les élèves apprennent plus que de la matière, mais également les valeurs de base pour s’épanouir et aider ses prochains à faire de même.
À l’heure où j’écris ce commentaire, le politique a déjà tranché. Le gouvernement Legault a choisi d’abolir le programme d’éthique et de culture religieuse. C’est à l’issu de la consultation ministérielle en ligne, présentée par le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Lisée et de nombreux débats sur la place publique que le programme a été supprimé ou du moins, modifié. Pour moi, cela représente la fin d’une ère. Ce débat remonte à beaucoup plus loin qu’à l’instauration du programme par Jean Charest en 2007. Depuis la Réforme scolaire des années 1960, on parle de limiter les pouvoirs de l’Église en matière d’éducation. C’est aujourd’hui que ce débat prend fin, en abolissant ce qui restait du religieux dans les salles de classe. Selon moi, malgré les thèmes envisagés pour le nouveau programme de 2022-2023, c’est un pan important de l’éducation des élèves qu’on réduit à néant. Je crois pertinemment qu’en ces temps marqués par la violence et les conflits religieux, le programme d’éthique et de culture religieuse avait sa place. Il est primordial de fournir aux élèves les connaissances qui les prémuniront contre les stéréotypes. Comprendre les pratiques religieuses et leurs fonctions permet aux élèves d’une part de les découvrir, mais aussi de stopper la peur de l’autre, car c’est la peur et l’ignorance qui engendrent les conflits. La dimension éthique permet également aux élèves de faire un travail de réflexion critique sur les conduites, les valeurs et les normes. Ces pratiques encouragent le dialogue et le respect envers autrui.
Toutefois, je suis d’accord que certains aspects devaient être changés. Par exemple, certains manuels scolaires renforcent les stéréotypes. Les différentes religions et les individus qui les pratiquent sont toujours représentés d’une manière stéréotypée, un peu à l’image du Canadien français avec ceinture fléchée et raquettes aux pieds. Il faut briser les stéréotypes et être plus inclusifs dans nos façons de représenter les individus. Aussi, je crois qu’il est de notre devoir d’enseignant que de parler des conflits et des atrocités à référent religieux qui surviennent. Connaître la source des conflits permet d’éviter que ces horreurs ne se reproduisent à nouveau. Bref, oui des changements devaient être apportés pour rendre le programme plus actuel, toutefois, il s’agissait d’une erreur que de bannir le programme d’éthique et de culture religieuse dans nos écoles.