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LA VISION DES COMMISSIONS SCOLAIRES : « TOP DOWN »

Il est toujours pertinent de prendre du recul, sinon de l’altitude par rapport au quotidien des choses. C’est ce que vient de faire la Fédération des commissions scolaires. Elle a publié vendredi dernier sa « Plateforme en vue de l’élaboration d’une politique nationale en éducation publique ». On y retrouve le « cadre conceptuel » dorénavant généralisé de la planification stratégique : vision, valeurs à privilégier , objectifs, principe, résultats attendus, enjeux, défis, etc.

  • On y décline au départ les « fondements » généraux sur lesquels devrait reposer l’éducation :l’accessibilité des personnes à des services éducatifs;
  • la qualité des divers encadrements éducatifs (régimes pédagogiques, curriculums, politiques, programmes d’intervention);
  • l’égalité des chances et l’adaptabilité des offres de service;
  • la performance du système en termes de résultats obtenus.

Cette politique nationale, précise la FCSQ, devrait poursuivre les objectifs suivants :

  •  Clarifier de manière rigoureuse et critique l’ensemble des divers encadrements du système (lois, règlements, curriculums, politiques, directives et mesures), et ce, en vue d’une plus grande cohérence du système.
  • Promouvoir un processus d’interaction entre l’ensemble des instances associée dans une dynamique de respect des responsabilités et pouvoirs, de solidarisation des partenaires, de cohérence dans l’action et d’engagement à la réussite éducative.
  • Simplifier la gestion du système afin de créer un environnement éducatif durable au sens de sa pérennité et de sa stabilité.

Compte tenu précisément de l’« altitude »  que prend le document par rapport à son sujet, il est bien difficile de n’être pas d’accord avec ce qu’on y lit. Ce qui frappe néanmoins c’est sa perspective « top down ». J’en veux pour indice, sinon pour preuve, l’absence de référence à l’école elle-même. J’y ai répéré une fois le mot « établissement », deux fois  le mot : « École en forme et en santé » et « Le maintien des écoles de village ».

Certes, le document porte sur une « politique nationale ». Pourtant, le  Livre blanc du Dr Laurin de 1981 (Une école communautaire et responsable) voulait faire de l’école « le pivot » du système éducatif. Les États généraux de 95-96 puis la réforme de Mme Marois ont confirmé cette vision, totalement absente cette fois du projet de la FCSQ. C’est étonnant.

À propos de la gouvernance, le document énonce le principe suivant :

« Une gouvernance démocratique et partenariale associée à une mission de bien commun, en s’assurant de maintenir et de renforcer le rôle des commissions scolaires. »

On n’est pas étonné de lire un tel principe. J’y vois pour ma part  une réaction aux assauts dont ont été objet les commissions scolaires depuis ces deux ou trois dernières années.

Mais ce principe aurait pu se lire tout autrement :

« Une gouvernance démocratique et partenariale associée à une mission de bien commun, en s’assurant de maintenir et de renforcer le rôle des écoles au soutien desquelles sont les commissions scolaires »!